mardi 31 décembre 2013
lundi 30 décembre 2013
LA SANTE PUBLIQUE COMME INDICATEUR A LONG-TERME DE LA GESTION DE LA BIODIVERSITE
PLAN
DE TRAVAIL
PREMIER
CHAPITRE : I NTRODUCTION
1.1. Historique
1.2. Définition des
Concepts Clés
DEUXIEME CHAPITRE : PLACE DE
LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES EN SANTE PUBLIQUE
2.1. Impact
de la dégradation de l’environnement sur la santé
2.2. Relation entre
biodiversité et la santé Publique
CONCLUSION
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
PREMIER
CHAPITRE : I NTRODUCTION
1.1. Historique
L'expression
biological diversity a été inventée par Thomas Lovejoy en 1980[ tandis
que le terme biodiversity lui-même a été inventé par Walter G. Rosen en
1985 lors de la préparaion du National Forum on Biological Diversity
organisé par le National Research Council en 1986 ; le mot
« biodiversité » apparaît pour la première fois en 1988 dans une
publication, lorsque l'entomologiste américain E.O. Wilson(1988) en fait
le titre du compte rendu de ce forum[]. Le mot biodiversity avait été jugé plus efficace
en termes de communication que biological diversity.
Depuis
1986, le terme et le concept sont très utilisés parmi les biologistes, les écologues, les écologistes et les dirigeants des organismes
les plus divers, publics ou privés. L'utilisation du terme coïncide avec la
prise de conscience de l'extinction d'espèces au cours des dernières décennies du
XXe siècle.
En
juin 1992, le sommet planétaire de Rio de Janeiro a marqué l'entrée en force sur la
scène internationale de préoccupations et de convoitises vis-à-vis de la
diversité du monde vivant. Au cours de la Convention sur la diversité
biologique qui s'est tenue le 5 juin 1992, la diversité biologique a été
définie comme :« La variabilité des organismes vivants de toute
origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela
comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes. »
Si
dans l’esprit de la plupart des gens la santé est l’absence de maladie, les
spécialistes en santé publique
s’entendent pour lui conférer une signification beaucoup plus large. Peu
après la deuxième guerre mondiale, l’OMS avait proposé une définition de la
santé qui fait maintenant partie de sa charte.
Selon Nielsen (1999), le monde est sujet aux
influences d’une multitude de facteurs complexes qui affectent la santé de tous
les êtres vivants, et qui ne peuvent être résolus uniquement par l’approche
réductionniste médicale, malgré toute la sophistication de cette dernière.
Au cours de 30 dernières années, plusieurs
approches écologiques globales ont été proposées pour permettre une meilleure
compréhension des relations complexes entre le cadre de vie et la santé humaine
(VanLeeuwen et coll., 1999).Essentiellement, ces modèles globaux qui ont
largement influencé le domaine de la santé publique reposent sur 4 grandes
composantes ayant un impact sur la santé des individus et des
communautés :le milieu biophysique(environnement),les facteurs
sociaux(incluant les aspects économiques et structuraux),les aspects
comportementaux des individus(style de vie) et leur bagage génétique(composante
biologique)(Blum,1974,Lalonde,1974,Dever,1976) .
Il
est toutefois indéniable que les praticiens de la Santé Publique reconnaissent
que les interactions entre ces facteurs
peuvent être la cause directe de la maladie, tout comme ils peuvent agir
en modulateurs des agents infectieux ou de particularités du génome de chaque
individu et ainsi affecter leur bien être
(VanLeeuwen et coll., 1999 ; Fielding, 1999).
La biodiversité
joue un rôle prépondérant dans le bien-être humain, notamment à travers son
impact sur la santé et la fourniture de matières premières. Or, les activités
humaines entraînent bien souvent des pertes irréversibles en termes de
diversité de vie sur Terre, pertes qui ont été plus rapides au cours de ces 50
dernières années qu’à n’importe quelle autre période de l’histoire humaine (Rachel
Wynberg, Biowatch 2000).
L'exercice de
gestion des ressources naturelles dans la plupart des pays d'Afrique
subsahariens constitue une réponse à la crise de développement intervenue à
partir des années 1960.La prise de conscience du caractère structurel et global
de la crise environnementale a conduit à plusieurs assises internationales. Le
Sénégal, en signant la convention internationale sur la diversité biologique à
Rio en Juin 1992 est venu offrir un cadre formel qui devrait permettre de
confirmer et d'harmoniser des traditions répandues et une politique
gouvernementale de conservation des ressources naturelles (Souleymane KOUTOUDIO
,2005)
Les
indicateurs dans le monde de la biologie sont très variés.
Certains d’entre eux permettent de définir l’état d’un milieu en fonction de la
présence et de la santé des espèces animales ou végétales qui y
vivent. C’est par exemple le cas de l’état des truites dans les
réservoirs d’eau, qui indique sa potabilité ; ou bien le chant des
rossignols dans les mines de charbon, qui renseigne sur la teneur de l’air en
grisou (méthane) ; ou encore l’état physiologique des foies de poissons,
signe de la pollution chimique globale de l’eau de mer...
D’autres indicateurs servent à apprécier « l’état de santé » de la biodiversité. Cependant, une grande partie de celle-ci reste encore inconnue. En effet, même si plus de 1,7 million d’espèces(1) ont été découvertes jusqu’à maintenant, certains scientifiques estiment plusieurs millions le nombre total d’espèces sur Terre.
Il faut
souligner que l’état de la biodiversité ne « se mesure pas » comme on
mesure une distance. De nombreux paramètres interviennent (nombre d’espèces,
maintien ou baisse de la diversité génétique au sein d’une même espèce, de la
taille des populations ; interactions entre populations et habitats ;
position dans la chaîne alimentaire, etc.) et les scientifiques ne peuvent pas
définir un indicateur unique de la biodiversité regroupant tous ces paramètres.
C’est pourquoi plusieurs indicateurs sont nécessaires pour mesurer son érosion
(Lecointre .G. Le Guyader H., 2006).D’autres indicateurs servent à apprécier « l’état de santé » de la biodiversité. Cependant, une grande partie de celle-ci reste encore inconnue. En effet, même si plus de 1,7 million d’espèces(1) ont été découvertes jusqu’à maintenant, certains scientifiques estiment plusieurs millions le nombre total d’espèces sur Terre.
© CNRS Photothèque / GRAILLE Roland
- Lecointre G., Le Guyader H., 2006. Classification phylogénétique du vivant (3e édition). Belin Science édition.
- Cahier de l’IFB « Quels indicateurs pour la gestion de la biodiversité ? », Harold Levrel, 2007
Indice d’abondance

- la diversité des espèces dans un milieu donné ;
la différence de diversité entre tous les écosystèmes qui composent le milieu étudié ;© Bruno Locatelli (www.locatelli1.net)
- la diversité à l’échelle de la région géographique.
Rédaction :
Renan Aufray et Manuelle RovilléValidation scientifique :
Harold Levrel (cadre de recherche à l’Ifremer)Sources de l'article
- Actes des 5e Journées scientifiques de l’Institut français de la biodiversité (Tours, décembre 2007) : conférence de Jacques Blondel (directeur de recherche émérite au CNRS et ancien président de la Commission Scientifique de l'IFB).
- M. N. de Casamajor. Indicateur d’abondance civelle. (Ifremer)
Le taux d’extinction
Toute espèce a une durée de vie limitée qui est de l’ordre de cinq à dix millions d’années. A partir de l’espérance de vie des espèces et de leur nombre, il est possible de calculer un taux d’extinction global. Celui-ci correspond au nombre d’espèces qui disparaissent en un temps donné. Il est principalement lié au nombre d’individus. Ainsi, plus le nombre d’individus au sein d’une espèce est faible, plus les risques de disparition de cette dernière sont importants du fait de faibles capacités d’adaptations pour faire face aux changements environnementaux.Au cours des 65 derniers millions d’années, le taux d’extinction moyen a tourné autour d’une extinction par an pour un million d’espèces. Aujourd’hui, ce taux serait entre « 50 et 560 fois supérieur au taux d’extinction attendu pour une biodiversité stable » mais beaucoup affirment que ce taux serait en fait 100 fois plus important et qu’il continue d’augmenter. Tout cela va dans le sens de l’hypothèse d’une sixième crise d’extinction des espèces, liée à l’apparition de l’espèce humaine et à son extraordinaire expansion.
Le taux d’extinction global des espèces que compte la Terre est aujourd’hui l’indicateur de biodiversité le plus emblématique et le plus controversé. Cet indicateur est très imparfait pour suivre ou gérer la biodiversité mais il s’agit d’un bon indicateur pour communiquer sur les risques qui touchent la biodiversité aujourd’hui. Il répondait à un besoin spécifique : tirer la sonnette d’alarme à propos de l’évolution de l’état de la biodiversité. Il n’a pas pour objectif de fournir un outil de suivi efficace sur la biodiversité mais de mobiliser l’opinion publique sur les menaces qu’elle subit.
Rédaction :
Harold Levrel (cadre de recherche à l’Ifremer)Sources de l'article
- Cahier de l’IFB « Quels indicateurs pour la gestion de la biodiversité ? », Harold Levrel, 2007
- « Biodiversité et changements globaux. Enjeux de société et défis pour la recherche - Vers une sixième grande crise d’extinctions ? », Teyssèdre A., Barbault R. et Chevassus-au-Louis B., (2004), édition adpf. pp.24-36.
- Balmford A. et al. (2003), “Measuring the changing state of nature”, Trends in Ecology and Evolution, vol.18, n°7, pp.326-330.
L’indice « Liste Rouge »

Elle permet d’établir un Indicateur liste rouge (ILR) qui traduit une amélioration ou une détérioration du statut d’une espèce dans le temps. Cet indicateur est facile à calculer puisqu’il suffit qu’une espèce ait été relevée dans la liste rouge à deux moments différents. L’évolution de son statut dans la liste rouge indique donc si elle est en régression ou en augmentation. En intégrant le nombre d’espèces dans chaque catégorie ainsi que l’évolution de leurs statuts, l’ILR permet de montrer une évolution globale dans le temps d’un groupe faunistique.
Pour les oiseaux par exemple, l’ILR a permis de montrer que leur biodiversité avait diminué dans toutes les régions du monde ces vingt dernières années.© Bruno Locatelli (www.locatelli1.net)
Rédaction :
Renan Aufray et Manuelle Rovillé
Validation scientifique :
Harold Levrel (cadre de
recherche à l’Ifremer)Sources de l'article
- site « Liste rouge » UICN
- Butchart et al., (2005), « Using Red List Indices to measure progress towards the 2010 target and beyond », Philosophical Transactions of the Royal Society B., n°360, pp. 255-268.
- Cahier de l’IFB « Quels indicateurs pour la gestion de la biodiversité ? », Harold Levrel, 2007
Les indicateurs « Oiseaux communs »



(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
(Interview de Christian Kerbiriou)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
(Interview de Christian Kerbiriou)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
© Bruno Locatelli (www.locatelli1.net)



(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
Baguage et captures
(Interview de Romain Julliard et Christian Kerbiriou)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
Baguage et captures
(Interview de Romain Julliard et Christian Kerbiriou)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007



(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
Succès de reproduction, taux de survie
(Interview de Romain Julliard)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
Succès de reproduction, taux de survie
(Interview de Romain Julliard)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007



(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
(Interview de Frédéric Jiguet )
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
(Interview de Frédéric Jiguet )
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007



(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
(Interview de Jean-Baptiste Crouzier)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
(Interview de Jean-Baptiste Crouzier)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007


(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
(Interview de Frédéric Jiguet )
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
(Interview de Frédéric Jiguet )
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007


(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
(Interview de Pierre-Yves Henry)
Extrait du DVD Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
(Interview de Pierre-Yves Henry)
Extrait du DVD Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité
Anne Teyssèdre © MNHN 2007



(STOC : Suivi
Temporel des Oiseaux Communs)
(Interview de Romain Julliard)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
(Interview de Romain Julliard)
Extrait du DVD "Quelle nature voulons-nous ?
Observatoires et conservation de la biodiversité"
Anne Teyssèdre © MNHN 2007
Rédaction :
Harold Levrel, Renan
Aufray et Manuelle RovilléValidation scientifique :
Harold Levrel (cadre de recherche à l’Ifremer)Sources de l'article
- Cahier de l’IFB « Quels indicateurs pour la gestion de la biodiversité ? », Harold Levrel, 2007
- Opération Stoc (suivi temporel des oiseaux communs) : DVD "Quelle nature voulons-nous ? Observatoires et conservation de la biodiversité", MNHN 2007, Anne Teyssèdre
- Programme STOC
- Heath M. and Rayment M., (2001), « Using bird data to develop biodiversity indicators for agriculture », OECD Expert Meeting on Agri-Biodiversity Indicators, 5-8 nov. 2001, Zürich, Switzerland.
- Sekercioslu Ç.H. et al. (2004), « Ecosystem consequences of bird declines », PNAS, December 28, vol.101, n°52, pp.18042-18047.
- Balmford A. et al. (2003), « Measuring the changing state of nature », Trends in Ecology and Evolution, vol.18, n°7, pp.326-330.
- Balmford A. et al. (2005), « The 2010 challenge: data availability, information needs and extraterrestrial insights », Philosophical Transactions of the Royal Society B., n°360, pp. 221-228.
- Gregory R.D. et al. (2005), « Developping indicators for European birds », Philosophical transactions of the Royal Society B, 360, 269-288.
- Julliard R. et al. (2004), « Common birds facing global changes: what makes a species at risk? », Global Change Biology, vol.10, issue 1, pp.148-154.
1.2. Définition des Concepts Clés
Biodiversité, contraction de « diversité
biologique » désignant la variété et la diversité du monde vivant. Dans
son sens le plus large, ce mot est quasi synonyme de « variété du monde vivant ».
On parle de biodiversité fonctionnelle pour décrire les capacités
adaptatives des écosystèmes et assemblages d'organismes aux variations des
conditions environnementales (abiotiques et biotiques), aux échelles de la
population et de la communauté. Cette approche s'intéresse aux raisons et
conditions qui font que la biodiversité influence fortement le fonctionnement,
la stabilité et la productivité des écosystèmes y compris et notamment dans les
écosystèmes marins dont les limites
physiques sont parfois moins perceptibles que sur terre. Les anglophones
parlent volontiers de patron ou pattern de biodiversité pour décrire la manière dont la
diversité des espèces varie et se répartit quantitativement et qualitativement,
aux échelles mondiales à locales ; travail bien avancé sur terre, mais qui
ne fait que débuter pour la biodiversité marine.
Selon la définition proposée par le bureau européen de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1994 lors de la conférence
d’Helsinki, « la santé environnementale (environnemental health)
comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui
sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux,
psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Elle concerne également la
politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de
prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des
générations actuelles et futures ».
Il s’agit donc à la fois
d’une pratique et d’une science dont les frontières s’avèrent extrêmement
difficiles à délimiter tant les domaines couverts sont potentiellement vastes
et susceptibles d’interférer les uns avec les autres.
De
surcroît, selon que l’on privilégie une entrée sanitaire -donc santé publique-
ou une entrée environnementale -au sens du développement durable- la
terminologie et sa connotation peuvent varier sensiblement. Il n’est pas anodin
de constater la difficulté à qualifier cette notion d’environmental health
en français : santé-environnement, environnement-santé, santé
environnementale voire hygiène de l’environnement selon les traductions
officielles pourtant récentes de l’OMS
Ø Santé Publique
C’est
l’art, la science de prévenir les maladies, d’améliorer, de prolonger la vie,
la santé et la vitalité mentale, physique des individus par le moyen d’une
action collective concertée visant à :
Ø Assainir
le milieu ;
Ø Lutter
contre les maladies qui présentent une importance sociale ;
Ø Enseigner
à l’individu les règles d’hygiène personnelle ;
Ø Organiser
les services médicaux, infirmiers, en vue du diagnostic précoce et du préventif
des individus
Ø Mettre
en œuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque individu un niveau de
vie compatible avec le maintien de sa santé (Nyamugabo.M.N, 2012).
DEUXIEME
CHAPITRE : PLACE DE LA GESTION DES RESSOURCES
NATURELLES EN SANTE PUBLIQUE
La
biodiversité offre de nombreux
bienfaits fondamentaux aux humains qui vont au delà de la simple fourniture de
matières premières. La perte de biodiversité a des effets néfastes
sur plusieurs aspects du bien-être humain, tels que la
sécurité alimentaire, la vulnérabilité face aux catastrophes
naturelles, la sécurité énergétique et l’accès à l’eau propre et aux matières
premières. Elle touche également la santé, les relations sociales et la liberté
de choix.
La société a généralement plusieurs objectifs
concurrents, dont beaucoup dépendent de la biodiversité. Lorsque l’être humain
modifie un écosystème pour en améliorer un
des services, cela se traduit
généralement par des changements dans d’autres services fournis par les
écosystèmes. Par exemple, les mesures prises pour accroître la production d’aliments peuvent
conduire à une diminution de la quantité d’eau disponible pour d’autres usages.
A cause de telles contreparties négatives, de nombreux services
ont été dégradés. C’est le cas notamment des stocks de poisson, de la fourniture d’eau
et de la protection contre les catastrophes naturelles. À long terme, la valeur des services perdus
pourrait largement dépasser les profits à court terme engendrés par la
transformation des écosystèmes.
Contrairement
aux biens achetés et vendus sur les marchés, bon nombre de services fournis par les
écosystèmes ne sont pas échangés sur les marchés à des prix directement observables.
Cela signifie que les marchés financiers ignorent l’importance de la biodiversité et des processus naturels en tant que source de
bienfaits pour les humains. On utilise actuellement de nouvelles méthodes pour
attribuer des valeurs monétaires aux bienfaits tels que les loisirs ou l’eau
potable. La dégradation des services fournis par les écosystèmes pourrait être
considérablement ralentie, voire inversée, si la valeur économique totale de ces services
était prise en compte dans les processus de prise de décision.
Au
cours du siècle dernier, si certaines personnes ont bénéficié de la conversion
d’écosystèmes naturels et d’une
croissance du commerce international, d’autres ont souffert des conséquences de
la perte de biodiversité et d’un accès restreint
aux ressources dont ils dépendent. Les changements dans les écosystèmes nuisent à bon nombre de
personnes parmi les plus pauvres au monde, qui sont les
moins à même de s’adapter à ces changements.(Green
Facts, 2005)
La biodiversité diminue rapidement en
raison de facteurs tels que les changements dans l’affectation des sols, le changement climatique, les espèces envahissantes, la surexploitation et
la pollution. Ces facteurs de changement, qu’ils soient naturels
ou induits par l’homme, ont tendances à interagir et à s’amplifier
mutuellement.
Alors
que les changements dans la biodiversité sont plus clairement
liés aux facteurs directs comme la perte d’habitat, ils sont également
liés aux facteurs indirects qui sont à la base de
nombreux changements dans les écosystèmes. Les facteurs indirects
sont les changements dans la population humaine, l’activité
économique, et la technologie, de même que les facteurs sociopolitiques et
culturels.
Au cours des 50 dernières années,
différents facteurs directs ont eu une importance
capitale dans différents écosystèmes. Par exemple, dans les
écosystèmes terrestres, le facteur principal a été la modification de la
couverture terrestre, comme la transformation de forêts en terres cultivables.
Dans les systèmes marins, par contre, ce sont la pêche, et en particulier la
surpêche, qui sont les principaux facteurs de perte de biodiversité.
Globalement, les principaux facteurs
conduisant directement à la perte de biodiversité sont: la transformation des habitats (par exemple la
fragmentation des forêts), les espèces étrangères envahissantes qui s’établissent et se
répandent hors de leur zone de distribution normale, la surexploitation des
ressources naturelles et la pollution, en particulier celle due à l’usage
excessif d’engrais qui conduit à des trop-pleins de nutriments dans les sols et dans
l’eau.
Les changements climatiques récents ont
déjà eu de sérieux impacts sur la biodiversité et les écosystèmes dans certaines régions.
A mesure que le changement climatique va s’aggraver, on
s’attend à ce que les conséquences néfastes sur les services fournis par les écosystèmes l’emportent sur les
avantages éventuels (par exemple une saison de croissance plus longue) dans la
plupart des régions du monde. On s’attend à ce que le changement climatique
aggrave les risques d’extinction, d’inondations, de sécheresses, de réduction
des populations, et d’épidémies.
De nombreux facteurs de changement exercent aujourd’hui
une pression plus forte sur la biodiversité que par le passé. Qui
plus est, ceux-ci agissent simultanément. Étant donné qu’une espèce exposée à une menace
est bien souvent plus vulnérable face à une autre
menace, des menaces multiples peuvent avoir des impacts considérables inattendus
sur la biodiversité. Les facteurs d’extinction peuvent agir à différentes
échelles géographiques, allant du niveau local au niveau mondial, et avoir des
effets immédiats ou à long terme. Par exemple, la disparition d’espèces suite à une perte d’habitat peut être rapide pour
certaines espèces et prendre des centaines d’années pour d’autres.
(Green Facts, op.cit)
.
Dans
l’ensemble, selon ces quatre scénarios, les terres agricoles
vont s’étendre au détriment du couvert forestier, en particulier dans les pays
en voie de développement. Cela conduira à une diminution continue de la biodiversité locale et mondiale,
principalement suite à la perte d’habitat. Des approches plus
proactives de la gestion de l'environnement pourront ralentir ces
tendances plus efficacement. On s’attend
à ce que la biodiversité aquatique et certaines populations de poissons diminuent en raison de
facteurs tels que des niveaux excessifs de nutriments, la surexploitation,
l’envahissement par des espèces étrangères et la pollution.
La perte de biodiversité nuira au bien-être humain à la fois
directement et indirectement. Les effets directs comprennent un risque accru de
changements environnementaux
abrupts, comme les effondrements de stocks de pêche, les inondations, les
sécheresses, les feux de forêts et les maladies. Les changements toucheront
également le bien- être humain
indirectement, par exemple sous la forme de conflits liés à la raréfaction des
ressources de nourriture et d’eau. Bien que tous les scénarios prévoient une hausse du
revenu moyen par personne, cela peut masquer une inégalité croissante notamment
en termes de sécurité alimentaire. Des décisions majeures devront aborder les
compromis entre objectifs concurrents, par exemple entre la production agricole et la qualité
de l’eau, ou bien entre l’utilisation de l’eau et la biodiversité aquatique. Les
politiques qui préservent plus de biodiversité favorisent également un meilleur
bien-être humain global en
préservant les multiples bienfaits que procurent les écosystèmes.
2.1. Impact de la dégradation de l’environnement sur la
santé
Les
activités humaines perturbent la structure et les fonctions de l’écosystème et
modifient la biodiversité originelle. Ces perturbations entraînent la
raréfaction de certains organismes et la multiplication d’autres organismes,
modifient les interactions entre les différents organismes et les interactions
de ces organismes avec leur environnement physique et chimique et influent sur
les caractéristiques des maladies infectieuses. Certains facteurs importants ont une influence sur les réservoirs d’agents infectieux et la transmission des maladies. C'est le cas de la déforestation, l’aménagement du territoire, la gestion de l’eau, la résistance aux pesticides chimiques utilisés pour lutter contre certains vecteurs de maladies, le changement climatique, les migrations, les voyages internationaux et le commerce international, ou encore l’introduction accidentelle ou intentionnelle d’agents pathogènes par l’homme.
La biodiversité joue un rôle essentiel dans la nutrition en raison de son influence sur la production agroalimentaire dans le monde, dans la mesure où elle assure la productivité durable des sols et fournit les ressources génétiques pour les cultures, les animaux d’élevage et les espèces marines comestibles. L’accès à une nourriture nutritive et variée en quantité suffisante est essentiel pour la santé.
La nutrition et la biodiversité sont liées à de nombreux égards : l’écosystème permet de produire des denrées alimentaires et il renferme de nombreuses espèces génétiquement très diverses. La composition nutritionnelle de chaque aliment et des variétés ou cultivars d’un même aliment est extrêmement variable, ce qui a des répercussions sur la disponibilité des micronutriments dans l’alimentation. Pour que les régimes alimentaires locaux soient sains et suffisamment riches en nutriments, le niveau de biodiversité doit rester élevé.
L’agriculture intensive, qui repose sur l’irrigation, l’utilisation d’engrais, la protection des végétaux (par le recours aux pesticides) ou l’introduction de variétés de culture et de systèmes de culture, a une incidence sur la biodiversité et donc sur la nutrition et la santé partout dans le monde. La simplification des habitats, la perte d’espèces et la succession des espèces rend souvent les populations plus vulnérables face aux maladies.
2.2.
Relation entre biodiversité et la santé Publique
Selon la définition proposée par le bureau européen de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1994 lors de la conférence
d’Helsinki, « la santé environnementale (environnemental health)
comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui
sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux,
psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Elle concerne également la
politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de
prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des
générations actuelles et futures ».
Il s’agit donc à la fois d’une
pratique et d’une science dont les frontières s’avèrent extrêmement difficiles
à délimiter tant les domaines couverts sont potentiellement vastes et
susceptibles d’interférer les uns avec les autres.
De surcroît, selon que l’on privilégie une
entrée sanitaire -donc santé publique- ou une entrée environnementale -au sens
du développement durable- la terminologie et sa connotation peuvent varier
sensiblement. Il n’est pas anodin de constater la difficulté à qualifier cette
notion d’environmental health en français : santé-environnement,
environnement-santé, santé environnementale voire hygiène de l’environnement
selon les traductions officielles pourtant récentes de l’OMS
L'ONU rappelle dans son rapport GEO-4 que sa
dégradation « compromet le développement et menace les progrès futurs
en matière de développement »(...) et « menace également tous
les aspects du bien-être humain. Il a été démontré que la dégradation de
l'environnement est liée à des problèmes de santé humaine, comprenant certains
types de cancers, des maladies à transmission vectorielle, de plus en plus de
zoonoses, des carences nutritionnelles et des affectations respiratoires »
(Rapport GEO-4, PNUE, 2007 )
Ce même rapport rappelle que l'environnement fournit l'essentiel des ressources naturelles vitales de chacun (eau, air, sol, aliments, fibres, médicaments, etc.) et de l'Économie ;
Ce même rapport rappelle que l'environnement fournit l'essentiel des ressources naturelles vitales de chacun (eau, air, sol, aliments, fibres, médicaments, etc.) et de l'Économie ;
« Presque
la moitié des emplois mondiaux dépendent de la pêche, des forêts, ou de
l'agriculture. L'utilisation non-durable des ressources naturelles, englobant
les terres, les eaux, les forêts et la pêche, peut menacer les moyens
d'existence individuels ainsi que les économies locales, nationales et
internationales. L'environnement peut grandement contribuer au développement et
au bien-être humain, mais peut tout aussi bien accroître la vulnérabilité de
l'homme, en engendrant de l'insécurité et des migrations humaines lors de
tempêtes, de sécheresses, ou d'une gestion écologique déficiente. Les
contraintes écologiques encouragent la coopération, mais elles contribuent
aussi à la création de tensions ou de conflits » (Rapport GEO-4, PNUE, 2007) [].
Les
dégradations de l'environnement ont des effets importants, sur la santé humaine et la qualité
de vie des populations (Bénédicte
Gastineau et Frédéric Sandron. 2006) comme en attestent les
études sur le sujet et les différents organismes chargés d'étudier la relation
entre la santé et l'environnement. La qualité de l'environnement — notamment
dans les régions fortement peuplées —, est devenue un véritable problème de santé publique.
Le lien entre santé et environnement
a pris toute son importance depuis le sommet
de la Terre de Rio en 1992 ; la protection de l'environnement
est alors apparue comme une étape incontournable des politiques de santé
publique mondiales. Ce lien est généralement désigné par le terme santé-environnement, et il est étudié par
la médecine
environnementale et le domaine des risques
sanitaires ( l'agenda 21 élaboré à Rio en 1992).
Les domaines de l'environnement pour lesquels la pollution peut avoir les
conséquences les plus néfastes sur les populations sont l'eau et l'air
ressources indispensables à la vie. La pollution des sols peut aussi générer, à
plus long terme, des problématiques sanitaires. L’eau et l'air peuvent être
vecteurs de produits toxiques, CMR, non-biodégradables, allergisants ou eutrophisants mais aussi de virus, bactéries et autres agents
pathogènes ayant des effets pathologiques directs, à court, moyen ou long
terme, sur les organismes vivants[( l'agenda 21 élaboré à Rio en
1992).
La
biodiversité et la santé publique sont
intrinsèquement liées, les interactions entre biodiversité et santé publique sont multiples
(Wittmer H., Berghöfer A., Keune H.,
Martens P., Förster J. and Almack K.
Forthcoming 2012). Tout d’abord, la biodiversité est garante de la qualité
de nos aliments, de l’air que nous respirons et de l’eau que nous utilisons
quotidiennement. La biodiversité est aussi une ressource primordiale pour les
médecines traditionnelles et moderne en tant que réservoir de substances
actives, mais également grâce aux bénéfices qu’elle procure à son
contact (rétablissement après une maladie, diminution du stress, stimulation
des liens sociaux et des performances physiques ou intellectuelles, etc.).
La biodiversité favorise aussi le contrôle
des maladies infectieuses (par exemple, en Europe, l’hantavirus, la maladie de
Lyme, le virus West Nile, Chikungunya, la leishmaniose), et réduit par
ailleurs l’impact des catastrophes naturelles (inondations, sécheresses).La
récente médiatisation d’une découverte permettant de relier la diversité des
micro-organismes à la santé humaine (Arumugam
M., Raes, J., et al. 2011), impliquant
des chercheurs belges, illustre la pertinence et l’intérêt du sujet pour la
société. Et comme le dit MC Michael A.J. (2009), «La santé de la population humaine devrait
être le critère central, et est le meilleur indicateur à long terme, de la façon
dont nous gérons l’environnement ». Ainsi, l’Evaluation des Ecosystèmes
pour le Millénaire (2001-2005) et l’Organisation Mondiale de la Santé ont
consacré un rapport (WHO ,2006)
à la relation entre la biodiversité, les écosystèmes et la santé humaine. La
santé publique est de plus l’un des défis prioritaires de notre société
identifiés dans la stratégie européenne pour la recherche et l’innovation «Horizon 2020» (European Commission ,2011).
La
biodiversité et la santé publique en Belgique : constitue un domaine en émergence.
Les liens entre la biodiversité et la santé publique constituent un domaine de
recherche émergent qui n’a reçu à ce jour que peu d’attention en Belgique. Le
sujet étant au carrefour de diverses disciplines scientifiques, telles que les sciences
naturelles, les sciences médicales, ou les sciences sociales,
l’interdisciplinarité s’impose. Promouvoir la collaboration entre ces
nombreuses disciplines pour proposer ensemble de nouveaux projets de recherche
appropriés doit devenir une priorité de la politique scientifique.
L’expertise découlant de cette recherche
interdisciplinaire a une valeur ajoutée très nette, notamment pour la
conceptualisation et l’élaboration de décisions politiques. Offrir
l’opportunité aux experts de différentes disciplines de travailler ensemble sur
la biodiversité et la santé publique pourrait permettre à la Belgique
d’atteindre certains objectifs de sa stratégie nationale sur la biodiversité,
tels que maximiser les bénéfices de la biodiversité pour la santé humaine, ou
l’élargir la collaboration entre organisations intéressées et services publics.
Le
30 novembre 2011, la Plateforme Belge de la Biodiversité a organisé la première
conférence belge sur la biodiversité et la santé publique (European Commission – DG Environment ,2011).
Ce meeting a réuni 81 experts belges. 68% d’entre eux étaient des scientifiques
(universités et instituts scientifiques; organisations gouvernementales liées à
la santé, l’écologie et les sciences sociales) et 16% étaient des représentants
politiques (du l’élaboration de politiques de santé, politiques environnementales
et politiquesd’aménagement du territoire).Les autres participants étaient des
consultants (conseillers politiques, éco thérapeutes, professionnels de
l’éducation), des personnes impliquées dans des ONG (protection de la nature,
l’aménagement du paysage, l’écologie et le jardinage) ou dans les médias.
Lors
de cette conférence, les discussions ont abouti à l’identification de plusieurs
priorités d’action concrètes en termes de recherche. Néanmoins, un besoin
global a été exprimé: celui de créer un réseau d’experts sur le sujet,
nécessitant un suivi des activités et la mise en place d’une structure
adéquate. Cela permettra à la recherche de répondre de manière adéquate aux
défis de sociétés posés par les liens entre biodiversité et santé publique.
De nombreuses communautés utilisent, à des fins médicales et culturelles en plus de la nourriture, des produits naturels provenant de l’écosystème. Bien qu’il existe des médicaments synthétiques pour de nombreux usages, les produits naturels restent utilisés comme produits médicaux ou pour des travaux de recherche biomédicale sur des plantes, des animaux ou des micro-organismes, destinés à mieux comprendre la physiologie humaine et à mieux connaître et traiter les maladies.
Plus de 90% de l’alimentation en Afrique
subsaharienne est produite à l’aide de pratiques agricoles traditionnelles
fondées sur les cultures multiples, la conservation des semences par les
agriculteurs, la faible quantité d’intrants chimiques, la pluviométrie, et la
sélection des cultures sur le terrain. La propriété des ressources, des
semences, des connaissances et des technologies est généralement collective, partagée
avec fierté et disséminée comme un grand honneur».
Par contre,
l’agriculture industrielle repose sur l’achat de semences, une forte quantité
d’intrants chimiques, l’irrigation, la mécanisation, et la monoculture, et
produit essentiellement des cultures de rente pour l’exportation telles que le
café, le coton, le cacao, le tabac, le thé et la canne à sucre (Rachel Wynberg, Biowatch, 2000)..
L'empreinte
écologique - indicateur environnemental qui mesure l'impact des activités
humaines sur l'environnement - dépasse d'environ 25% la capacité biologique de
la terre contre 21% dans le précédent rapport daté de 2004. L'humanité consomme donc trop et
hypothèque les ressources naturelles des générations futures. Au rythme actuel,
il faudrait l'équivalent biologique de deux planètes en 2050 pour satisfaire à
la demande mondiale si nous ne changeons pas nos modes de consommation et de
développement. Les Etats-Unis et
l'Europe consomment à l'excès des ressources naturelles qu'ils n'ont pas.
En effet, un habitant de la planète devrait
utiliser au maximum 1,8 hectare « global » (évaluation moyenne par habitant de
la superficie disponible biologiquement productive) compte tenu des capacités
de régénération des ressources naturelles. Or, un Américain utilise 9,6 ha ; un
Français 5,6 ha. Nous sommes donc débiteurs par rapport à tous ceux qui
exploitent moins de 1,8 ha comme c'est le cas d'un Indien, d'un Vietnamien,
d'un Péruvien ou d'un Soudanais. Selon Bernard Cressens, Directeur des
Programmes WWF-France, « l'empreinte
écologique de la France compte parmi les douze plus mauvaises sur les 147 pays
référencés.
C'est
notre consommation énergétique (énergie fossile et nucléaire) qui pèse le plus
lourdement dans notre empreinte (+ de 50%). »Pour le WWF, il est encore temps
de faire des choix cruciaux. Le rapport Planète Vivante 2006 propose un
scénario de sortie de crise d'ici 2050 permettant à la fois un développement
durable et une restauration progressive de la biocapacité (Green Fa
cts.2005).
« Nous
vivons au dessus de nos moyens et ce sont les choix que chacun de nous fera
aujourd'hui qui détermineront les possibilités des générations qui nous
suivront » James P.Leap, Directeur général WWF-International.
CONCLUSION
Ø La
biodiversité et la santé publique sont
intrinsèquement liées, les interactions entre biodiversité et santé publique
sont multiples, Tout d’abord:
Ø La
biodiversité est garante de la qualité de nos aliments, de l’air que
nous respirons et de l’eau que nous utilisons quotidiennement.
Ø La biodiversité est aussi une ressource
primordiale pour les médecines traditionnelles et moderne en tant que réservoir
de substances actives, mais également grâce aux bénéfices qu’elle
procure à son contact (rétablissement après une maladie, diminution du stress,
stimulation des liens sociaux et des performances physiques ou
intellectuelles, etc.
Ø Et
réduit par ailleurs, l’impact des catastrophes naturelles (inondations,
sécheresses). «La santé de la population humaine devrait être le critère
central, et est le meilleur indicateur à long terme, de la façon dont nous
gérons l’environnement ».
Ø La santé publique est de plus l’un des défis
prioritaires de notre société identifiés dans la stratégie européenne pour
la recherche et l’innovation «Horizon
2020» (European Commission ,2011).
Ø Le
rapport Planète Vivante 2006 propose un scénario de sortie de crise d'ici 2050
permettant à la fois un développement durable et une restauration progressive
de la biocapacité (Green Fa cts.2005).
Ø «
Nous vivons au dessus de nos moyens et ce sont les choix que chacun de nous
fera aujourd'hui qui détermineront les possibilités des générations qui nous
suivront » James P.Leap, Directeur général WWF-International
Ø Des
décisions majeures devront aborder les compromis entre objectifs concurrents,
par exemple entre la production agricole et la qualité de l’eau, ou bien entre
l’utilisation de l’eau et la biodiversité aquatique. Les politiques qui
préservent plus de biodiversité favorisent également un meilleur bien-être
humain global en préservant les multiples bienfaits que procurent les
écosystèmes.
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