PLAN
DU TRAVAIL
0. INTRODUCTION
I.
HYPOTHESES DE RECHERCHE
II.
OBJECTIFS DE RECHERCHE
III.
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
IV. QUELQUES RESSOURCES NATURELLES DE
LA PROVINCE DU SUD KIVU
V. LIENS ENTRE QUELQUES RESSOURCES NATURELLES ET
LE DEVELOPPEMENT RURAL
VI. POUR UNE BONNE GOUVERNANCE DES
RESSOURCES NATURELLES DE LA PROVINCE DU SUD KIVU
CONCLUSION
0.
INTRODUCTION
La
RDC est dotée d’une abondance de ressources minérales rares du nord-est au Sud
est du Pays (coltan, diamants, or, cuivre, cobalt, zinc, manganèse…),de
ressources forestières et de faune(gorilles, okapi…) très riches et de vastes
sols fertiles propres à l’agriculture(café, tabac, thé…).Depuis longtemps, bien
avant le conflit de 1998,de telles richesses naturelles ont fait l’objet de
troc, de contrebande et de trafic enrichissant la classe dirigeante de
l’ex-Zaire. L’histoire de la République Démocratique du Congo n’est que la
longue suite de déprédations dont ses richesses naturelles et son capital
humain ont fait l’objet, quels qu’aient été le régime politique ou le
gouvernement en place. Cette exploitation, le plus souvent appuyée par la force
brutale, avait pour but l’enrichissement de quelques-uns. Alors que les
précieuses ressources du pays étaient pillées ou allaient à vau-l’eau, une
économie informelle faite de troc, de contrebande et de trafic de matières
premières, s’est mise à prospérer jusqu’à devenir l’unique moyen de subsistance
de la plus grande partie de la population.
La Province du Sud- Kivu, comme toutes les autres provinces
de l'Est de la RDC, n'a pas été épargnée par les affres des guerres, ce qui n'a
fait que retarder son processus de développement. Cette province, jadis grenier
des provinces environnantes de par sa
production agricole, ne parvient même plus à assurer
l'autosuffisance alimentaire de sa propre population.
Face à la situation de crise prolongée, le Gouvernement
s'est résolument engagé depuis 2001 à restaurer la paix et l'unité du pays, à
reconstruire un Etat moderne, à rétablir les équilibres macroéconomiques
longtemps rompus, à relancer la croissance, et à faire face aux besoins urgents
créés par les conflits et les catastrophes naturelles, conditions sine qua non
pour un développement durable.
En
effet, l’homme est au centre du développement rural décrit par Pierre
Pradervand en ces termes : « Un vrai développement est beaucoup
plus un processus qu’un but. C’est un processus par lequel les individus et les
communautés se rendent maitres de leurs
ressources, au sens le plus large du terme-autant sociales, culturelles et
spirituelles que matérielles-en vue d’améliorer leur condition selon des
critères qu’ils ont eux-mêmes définis ».Cette définition prouve combien
les ressources naturelles sont au service de l’homme qui à son tour doit les
utiliser, les transformer pour répondre à ses nombreux besoins, pour son
épanouissement, l’amélioration de ses conditions de vie socio-économiques. Pour
le Professeur OKOLO OKONDA(1984), « Le développement, aujourd’hui,
suppose une maitrise accrue des ressources naturelles en vue d’une amélioration
progressive des conditions de vie. La science et la technique demeurent les
principales ouvrières du développement. Mais elles ne paraissent pas suffire
par elles-mêmes à orienter le phénomène. Plus que jamais l’humanité sent le
besoin d’une réflexion globale, assez élevée, pour rendre tant soit peu certain
le devenir et pour éviter le contraire du développement, c’est-à-dire la
destruction. »
La
province du Sud Kivu, à l’instar de beaucoup d’autres provinces de la
République Démocratique du Congo, regorge de nombreuses potentialités,
ressources naturelles mais sa population reste toujours pauvre.
Eu
égard à ce qui précède, les questions suivantes orienteront notre
recherche :
1°
Quelles sont les principales ressources naturelles dont regorge la province du
Sud Kivu ?
2°
Quelle relation peut-on établir entre
les ressources naturelles et le développement rural au Sud Kivu ?
3°
Quelle stratégie doit-on adopter pour une bonne gouvernance des ressources
naturelles de la province du Sud Kivu ?
I.
HYPOTHESES DE RECHERCHE
Trois
hypothèses sont formulées dans le cadre de ce travail :
1°La
province du Sud Kivu regorge des ressources minières, des aires protégées et
écosystèmes significatifs ainsi que des
ressources en eau
2°
utilisées rationnellement par l’homme, ces ressources peuvent déclencher le développement rural de la
province du Sud Kivu
3°
Pour une bonne gouvernance des ressources naturelles, la gestion participative
et décentralisée semble être la meilleure approche à utiliser par les
intervenants en milieu rural dont les Organisations non gouvernementales,
différents responsables des projets et autres acteurs étatiques et paraétatiques.
II.
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
a. Objectif global : Relever
l’importance des Ressources naturelles pour le développement rural au Sud Kivu
b. Objectifs spécifiques :
-
Localiser
les principales ressources naturelles de la province du Sud Kivu
-
Dégager
des interactions entre les ressources naturelles et le développement rural dans
la province du Sud Kivu
-
Proposer
une stratégie appropriée pour une bonne gouvernance des ressources naturelles
dans la province du Sud Kivu
III.
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
En
rapport avec l’objectif global du travail, l’observation documentaire nous a aidé à connaitre les principales ressources
naturelles de la province du Sud Kivu. La littérature existante nous a permis
non seulement de connaitre les ressources naturelles dont regorge la province
du Sud Kivu mais aussi de savoir comment ces ressources peuvent contribuer au
développement rural de la province du Sud KIVU Des entretiens avec les experts en
environnement et en développement rural
IV.
QUELQUES RESSOURCES NATURELLES
DE LA PROVINCE DU SUD KIVU
La province
du Sud-Kivu a une superficie de 64.851 km². Elle couvre 3 fois la Belgique, son
ancienne métropole, 3 fois le Rwanda 3 fois plus 26 km² le Burundi. Son relief
comprend des montagnes, les chaînes des Mitumba, dont la montagne la plus
importante est le sommet de Kahuzi-Biega, 3340 m d’attitude, semblable au mont
Blanc en Suisse.
Dans le
territoire de Shabunda et Mwenga commence la Cuvette centrale. A l'est on
observe une vaste plaine, la Plaine de Ruzizi dans le territoire de Walungu et
Uvira, et les hauts-plateaux prospères en élevage (plateaux dits d’Itombwe). Son
climat est de neuf mois de pluie, trois mois de saison sèche : il s’agit
d’un climat tropical humide. La végétation est de forêt d’altitude, savane
herbeuse, bambous boisés et de forêts denses.
Le Sud-Kivu
compte deux lacs poissonneux et de grandes rivières d’importance capitale
telles Elila et Ulindi. Certains experts en hydrologie pensent que, si les
premières guerres du Congo visaient des ressources minières, la suivante sera
pour l’eau. Voici les rivières par territoire.
- Territoire de Kabare : Chidodobo, Murhundu, Chifula, Langa, Lwiro, Nyakabarongo, Bidagara, Mushuva, Mpungwe.
- Territoire de Mwenga : Elila, Ulindi, Zalya, Lubyala, Kyoka, Kikuzi, Kiliza, Zokwe, Lulumunyu, Bilaile, Bilinga, Itombwe, Rulimbohe, Chidubo, Kadubo, Lwa Lungwe, Mwana, Mukunguzi, Zombe, Kailamata, Munyendje.
- Territoire de Fizi : Kama, Magembe, Mutambala, Nemba, Kimbi, wemba, Sandja, Swema, Makobola, Lweba, Elila, Kamombo, Lwiko, Lwama.
- Territoire d’Uvira : Luvinvi(constituant la limite nord avec Walungu), Luvubu,Shange( à Sange), Runingu, Katobo, Kiliba, Kahwiji, Kavimvira, rivière Mulongwe,kalimabenge, Lushiji, Bijombo, Kanananga. Mushojo.
- Territoire de Walungu : Kadubo, Murhundu, Nyabarongo .
- Territoire de Shabunda : Zilindi, Elila, Nzovu, Nyakilego, Lwino, Nyalungu.
Les deux
lacs du Sud Kivu sont le Lac kivu, partagé avec le Rwanda , et le Lac Tanganyika , partagé avec le Burundi et la Tanzanie .
Pendant la
période précoloniale, la province du Sud-Kivu était subdivisée en quelques
royaumes dont les principaux furent le royaume du Bushi et celui du Buhavu. Le
royaume du Bushi comprenait les territoires de Kabare nord, Walungu et une partie de Mwenga .
La province
du Sud-Kivu regorge d'énergies exploitées, non exploitées et en études :
les énergies hydraulique, solaire, mécanique, chimique et thermique.
L’énergie
hydraulique aide à produire l’électricité dans les
centrales, micro-centrales, mini centrales et pico-centrales.La province compte
quatre centrales électriques ; Ruzizi I & II, centrale de Kyimbi (Bendera)
et Mungombe. Il y a la micro centrale abandonnée de Magembe à Fizi.
Concernant les
microcentrales en activité, citons celles de :
- Territoire d’Uvira : Lemera, Kiringye
- Territoire de Walungu : Gombo, Kaziba ; Chibimbi
- Territoire de Mwenga : Iwiwi
- Territoire de Shabunda : Lulingu
- Territoire de Kabare : Mugeri, Fomulac
- Territoire de Kabare : Murhesa, Mulumemunene, Nyamunyunye
- Territoire de Mwenga : Mwenga
- Territoire d’ Uvira : Luberizi
Les microcentrales non exploitées sont
localisées dans :
- Territoire de Mwenga : Lumelekelwa
- Territoire de Fizi : Nundu (démontée et emportée pendant la guerre) et Malikya dans la ville de Baraka.
- Territoire de Shabunda : Kashungu (démontée) et Belanzovu (démontée) par les agresseurs rwandais
Le gaz méthane existe dans les eaux profondes du
Lac Kivu. Le gaz méthane dissous dans le Lac Kivu est d’environ 45 milliards
de Nm3. Le méthane du lac Kivu provient de la décomposition bactérienne et
s’est formé à partir de l’hydrogène inorganique et des processus catalytiques.
La Tourbe est un sol combustible qui produit d’énergie, feu, et
est capable, par une cuisine améliorée, de produire et réaliser la cuisson de
la nourriture en petite quantité (briquette).
On
l’exploite artisanalement dans le Sud-Kivu à kakonda (territoire de kabare), à Nyangezi, Chiherano et kachandja (territoire de Walungu) ; une petite brique comprimée peut remplacer
une grande quantité de bois et de braises pour le chauffage, la cuisson, etc.
Il existe
d'importants gisements de pétrole dans les roches situées à l'ouest du lac Kivu
et d'autres au fond de ce lac. D'autres encore dans la plaine de la Ruzizi et
dans le lac Tanganyika. En étude, à Katanga à l'embouchure de la rivière
Mutambala dans la ville de Baraka commune Katanga et à Karamba à l’embouchure
de la rivière Nemba situé à 25 km de la ville de Baraka en territoire de Fizi ,on
y a déjà ramassé de bitume, déchet des hydrocarbures dont le test a dénoté
80 % de carbone.
Il existe
les scories et les chaux à Ubwari. Ubwari est à 4 km de la ville de Baraka.
L’énergie
éolienne du vent Elysée qui souffle du sud et qui entre dans le lac Tanganika à
partir de la Zambie, remonte par la rivière Ruzizi au lac Kivu, pour se concentrer dans le parc de
Kahuzi Biega et Nyangezi. A partir de ces deux sites, le vent Elysée peut être
facilement transformé en électricité pour le Kivu.
Les sites touristiques du Sud-Kivu
La province
du Sud-Kivu comporte plusieurs sites touristiques. Les plus importants
sont :
- Territoire d’Uvira : Lac Tanganyika, Port de Kivovo, Port de Kalundu, Marché de Nyamutiri, eaux thermales de Lubugaa, Kavimvira, Katogota,Masuza à Runingu, saline, sel marain, etc.
- Territoire de Fizi : Perura (poisson de meilleure qualité, Sirène, eau profonde et très noire.- Bulumba : ilot ( 1 km de longueur), - Mbubwa : montagne dans le lac. – Chute de Malikwa dans la rivière M’tambala et Ndambwe, - Port de Mushimbakye (Port Naturel au bord du Lac Tanganyika) à Baraka avec un palace moderne Mcumbe Alinoti et un pavillon contemporain Bita tanganika, Presqu’île d’ Ubwari, la Baie Burton - Eau thermale à Ubwari , Kichula, Musigilwa, - Aéroport de Malinde, - Kibanga: le premier site pour les pères Blancs, - Fortification de Baraka, - Les cimétières des Indiens, Arabes et mercenaires à Baraka, Barrage de Bendera à Kimbi, - Parc de Kimanou : Gorilles, buffles, Elephant, Antilopes, etc.
- Kabare : Parc de Kahuzi-Biega : Singe, Gorilles des montagnes, antilopes, lièvres, Aéroport de Kavumu, plage sur le Lac Kivu à 18 km de Bukavu en eau thermale de Mahyuza à Luhihi.
- Territoire d’Idjwi : Grotte, fleur Maman Faforie, maison de Reine Elisabeth.
- Territoire de Kalehe : île d’Ishovu, escarpement de Biraguragu.
Brièvement, disons que la province du Sud Kivu
regorge d’énormes ressources naturelles parmi lesquelles nous trouvons :
-
Les
ressources minières (du sous sol) :L’or, le coltan…
-
Les
ressources forestières : les forets(les parcs, les réserves naturelles,
faune et flore)
-
Les
eaux(les lacs, les fleuves, les rivières, les eaux marines…) plus ce qu’elles
contiennent tel que le gaz méthane, les eaux thermales etc
-
Les
ressources du sol (marais, tourbe, calcaire pour les briques, sable…
-
Les
ressources humaines
V.
LIENS ENTRE LES RESSOURCES
NATURELLES ET LE DEVELOPPEMENT RURAL AU SUD KIVU
Au départ, la notion du
développement communautaire était basée sur le self help tendant à soutenir, en
les encadrant efficacement, certains animateurs spécialisés et les initiatives
locales pour déclencher le développement. Les espoirs étaient grands et on y a
consacré, dans certains pays, des fonds considérables. Toutefois, le résultat
n’a pas toujours été évident, sans doute parce que les animateurs et acteurs
sociaux étaient extérieurs au schéma social local et se gardaient bien de
toucher aux rapports de pouvoir ; on ne peut donc pas dire qu’il
s’agissait vraiment d’un effort endogène. Plutard, on s’est orienté davantage
sur la participation ; selon Maurice MILHAUD, de l’Assistance technique
des Nations Unies(in Communauty Development,N°6,1960),le terme développement
communautaire désigne l’ensemble des procédés par lesquels les habitants d’un
pays unissent leurs efforts à ceux des pouvoirs publics en vue d’améliorer la
situation économique, sociale et culturelle des collectivités, d’associer ces
collectivités à la vie de la nation et de leur permettre de contribuer sans réserve
aux progrès du pays. Pour arriver à l’amélioration des conditions
socio-économiques des populations vivant en milieu rural, il s’avère nécessaire
d’améliorer les conditions de travail en milieu rural en dotant les milieux
ruraux des infrastructures et en créant de l’emploi, en investissant dans
l’agriculture etc pour éviter ainsi l’exode rural.
Cela ne peut être possible
qu’avec l’utilisation rationnelle des ressources dont dispose la province du
Sud Kivu. Ainsi donc les ressources naturelles de la province du Sud Kivu
présentent les avantages suivants pour cette dernière :
A. Ressources minières (du sous
sol)
- Possibilité de relancer et développer
les activités industrielles
- Possibilité de relancer et développer
les activités industrielles de raffinerie et de transformation des ressources
- Accroissement du revenu national(PNB)
- Attrait des investissements et des devises
étrangères
-Stabilisation de la monnaie (réserves des
devises étrangères) et maitrise du taux d’inflation
-
Amélioration des conditions sociales de la population (éducation, santé,
agriculture…)
B. Ressources forestières
- Attrait des touristes d’où entrée des
devises étrangères dans le trésor public
- Possibilité de création des industries
artisanales et textiles
- Adoucissement du climat
C. Les eaux
- Possibilité de développer la pêche
industrielle pour répondre aux besoins alimentaires de la population
-
Désenclavement de différentes provinces de la RDC (Flux fluvial entre
kisangani-Matadi,Bukavu-goma,uvira-kalemie….)
- Déplacements internes et externes (à
l’intérieur comme à l’extérieur du pays)
ex:
Bukavu-Rwanda,Uvira-Burundi,Uvira-tanzanie,Province orientale-Orientale
-
Possibilité
de développer l’hydroélectricité ex: Projet Inga, Ruzizi I, II, III, IV
(Consommation
locale et vente de l’électricité à l’extérieur du pays)
- Possibilité d’exploitation du gaz méthane
(lac Kivu), du pétrole (lac Albert)
- Possibilité de drainage pour l’agriculture
- Satisfaction des besoins domestiques en eau
D. Ressources du Sol
-
Possibilité de développer l’agriculture à cause du sol sablo-argileux,
volcanique, de plaine dans certaines provinces de la RDC
- Possibilité de produire des matériaux de
construction en dur (briques, sables, tuiles, bloc-ciment, chaud, le ciment)
- Possibilité de produire des matériaux de
construction des routes tels que les graviers de toutes les dimensions
E. Ressources humaines
Comme aucune
autre espèce, le genre humain est doté d'une intelligence et d'une forme d'organisation
qui lui ont permis d'adapter le contexte à son avantage. L'homme est ainsi
parvenu à des transformations significatives de son habitat qui lui ont permis
de devenir l'espèce dominante de la planète et de se rendre, jour après jour,
la vie plus facile. Il faut donc faire confiance à l’homme congolais car
disposant d’atouts pour valoriser, transformer de nombreuses ressources
naturelles en sa disposition. Pour parvenir à une économie authentiquement
humaine, constate le Professeur Georges DEFOUR(2002), il importe de promouvoir
l’écoute sociale, le dialogue, le partenariat, de façon à ce qu’elle soit au
service des hommes, le progrès économique ne peut continuer à se développer
dans l’aliénation : quand l’économique devient trop exclusif, il étouffe
les autres valeurs et détruit un élément important, l’intégralité nécessaire du
développement.
De fait, nous avertit
HUYNH CAO TRI(dans développement endogène, P.268) : « On observe
souvent des conséquences néfastes de l’application de la voie courante de
développement qui consacre le rôle monopolistique de l’argent comme décideur
ultime de toutes les entreprises sociales :des centaines de milliers de
personnes valides, ne demandant qu’à apporter leur contribution au
développement, se trouvent réduites au chômage et à la misère, d’abondantes
ressources naturelles restent inutilisées, cela parce que, pour les mobiliser
et les faire fructifier, il faut, selon le schéma classique, passer
inéluctablement par le circuit monétaire et le jeu du marché. Des stimulants
autres que pécuniaires devraient être trouvés pour diversifier les voies de
mobilisation nationale, les capacités et énergies des populations en vue d’un
développement soutenu. …C’est en fait la voie du développement endogène et
centré sur l’homme, sur les véritables besoins et aspirations et sur la
créativité et la capacité potentielles de la population. »
Pour ce qui est de la
province du Sud Kivu, celle-ci devrait compter sur ses ressources humaines.
Cela aurait comme effets :
-
Possibilité d’avoir une main d’œuvre locale (capital humain)
- Possibilité de sécurité du territoire
- Possibilité de l’augmentation de la
production
VI.
POUR UNE BONNE GOUVERNANCE DES
RESSOURCES NATURELLES DE LA PROVINCE DU SUD KIVU
Réfléchissant
sur l’efficacité en milieu rural de quelques voies de développement, le
Professeur Georges DEFOUR(2002) pense que pour déclencher un développement
industriel salutaire, il faut :
-
Exploiter
tout d’abord les ressources naturelles locales et les qualifications
professionnelles coutumières de la population ;
-
En
faire l’expression authentique de l’identité et de la culture locales ;
-
Viser
à satisfaire les besoins fondamentaux des gens (matériels, culturels,
spirituels) dans leur vie de tous les jours ;
-
Travailler
tout d’abord dans l’agro-alimentaire, l’habillement, le logement, la santé, l’outillage
courant ;
-
Aborder
la production de produits exportables, mais en commençant par ceux qui sont en
même temps utilisés dans le pays
-
S’assurer
que l’orientation nationale des divers secteurs industriels est en accord avec
l’économie du pays (et non uniquement sous la coupe des firmes internationales)
Dans les faits, le
développement économique est subordonné à l’existence préalable d’une
démocratie pluraliste, d’un dialogue entre groupe sociaux politiquement structurés,
du respect de droit de l’homme dans toutes ses dimensions
La
démocratie est donc une force productive à long terme, car, si elle est bien
orientée, la population se sachant libre et constatant que son effort s’oriente
vers ses valeurs, ses besoins, sa culture spécifique, fait preuve d’une
activité créatrice et d’un goût du travail accru.
CONCLUSION
Pour conclure, disons que l’abondance des
ressources naturelles de la RDC constitue un atout considérable pour son
développement. Cependant, il y a un contraste entre cette abondance des
ressources naturelles et la pauvreté, la misère dans laquelle vivent les populations de certaines provinces de la
République Démocratique du Congo.
En effet, le choix de ce sujet a été motivé
par le fait que les ressources naturelles sont à la base de tout progrès.
L’histoire nous montre que certains pays ont atteint la croissance grâce à
l’utilisation rationnelle de leurs ressources. Que ca soit dans le domaine de
l’agriculture, le tourisme…les pays a besoin de ses ressources pour faire face
aux besoins alimentaires, besoin en devises étrangères provenant des
exportations des produits agricoles, miniers et autres pour financer les grands
travaux tels que la construction des routes d’intérêt national et
international, les aéroports, les industries, les hôpitaux et créer ainsi de
l’emploi à sa population.
Le choix d’une
stratégie de développement, soit technocratique, soit humaniste, se décide en
fonction d’un système de valeurs, de la priorité accordée soit à l’économie
soit à l’homme.
Selon François
PERROUX, le développement, c’est l’ensemble des changements dans les structures
mentales et les habitudes sociales d’une population qui mettent celle-ci en
état d’augmenter de façon durable son produit réel global.
Il s’avère donc
nécessaire de mener une démarche qui tend à éveiller les communautés humaines
congolaises pour que, autant que possible par elles-mêmes, elles augmentent
progressivement leur « produit réel global »
Nous pensons,
quant à nous, que seule la présence des ressources naturelles en RDC ne suffit
pas .Des antivaleurs telles que la corruption, la loi de moindre effort, le
tribalisme…devraient être bannis. Pour y arriver, il faut que l’on accorde la
priorité à l’homme, que la mentalité de l’homme congolais soit travaillée en
mettant en place un système de gouvernance, de gestion de la chose publique
composé des dirigeants qui prennent des mesures(politiques) et assurent
l’application de ces mesures pour faire respecter le droit de l’homme, lutter
contre l’impunité, garantir la justice distributive.
QUELQUES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. DEFOUR
G. (2002), Le développement rural en Afrique centrale, Editions Bandari, Bukavu
2. HUYNH
CAO, PHAM NHU HO, Jacques BOUSQUET, Pierre DOCKES, Bernard ROSIER, HAMED
IBRAHIM EL-MOUSLY et ROLAND COLIN(1988), Développement endogène, aspects
qualitatifs et facteurs stratégiques, Paris, UNESCO
3. KAHINDO
CHARLES(2011). Natural Resource Management and/or environnemental management,
Environnement Master Program, UEA, Bukavu
4. Sous
la direction de DILYS ROE, FRED NELSON et CHRIS SANDBROOK(2009), Gestion
communautaire des ressources naturelles en Afrique : impacts, expériences
et orientations futures, Institut International pour l’environnement et le
Développement, Royaume Uni
5.
Justin
PODUR(2011).,Globalization and development, Environnement
Master Program, UEA, Bukavu
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