La question de l’impact des TIC dans
la vie des agriculteurs préoccupe beaucoup d’intervenants. Certaines
organisations font un pari sur la complémentarité de différents outils
TIC pour obtenir un impact durable sur les agriculteurs.
En juin 2013, Radios Rurales
Internationales, HarvetPlus et TracFM ont lancé en Ouganda une série de
feuilletons radiophoniques intitulée « Mes enfants ». La série qui
combine la nutrition et l’enseignement agricole avec une intrigue
divertissante, contribue à sensibiliser les Ougandais sur les carences
en vitamine A.
L’objectif est de convaincre les
agriculteurs à remplacer les variétés traditionnelles de patate douce à
chaire blanche et jaune par une variété plus nutritive, la patate douce à
chair orange. La radio incite les agriculteurs à trouver cette variété,
la consommer et de partager par sms leur impression sur le produit.
La carence en vitamine A est un problème
majeure de santé publique dans les pays en développement. Cela
occasionne plus de 600.000 décès par an chez les enfants de moins de
cinq ans. Avec 28% des enfants et 23% des femmes déficients en vitamine
A, l’Ouganda fait partie des pays considérés à haut risque. C’est donc
une question qui touche grand nombre d’Ougandais particulièrement les
ménages paysans.
Avec plus de 80% d’Ougandais qui
possèdent un récepteur, la radio est l’outil TIC le plus répandu et le
plus populaire en Ouganda. « Pour moi, la radio demeure aujourd’hui l’un des outils TIC les plus efficaces », déclare Bartholemew Sullivan, spécialiste des TIC à Radios rurales internationales. « Mais
quand vous faites de la radio, vous parlez à des gens de quelque chose,
mais ne savez pas qui ils sont et quelle est leur opinion sur le sujet.
Aujourd’hui, l’arrivée du téléphone mobile offre à la radio la
possibilité de recueillir un retour immédiat des auditeurs », explique-t-il.
« Le téléphone mobile se présente
comme le parfait conjoint de la radio parce qu’il permet aux auditeurs
d’interagir en temps réel avec la station», ajoute Bartholemew Sullivan. Il explique qu’il existe plusieurs possibilités de combiner ces outils TIC. « Il
y a ce que nous appelons le ‘‘Bip à voter’’. Laisser un appel manqué
est quelque chose que tout le monde sait faire. C’est gratuit et
habituellement ça signifie quelque chose, ça signifie ‘’je t’ai appelé,
je veux que tu me rappelles’’. Le concept du ‘‘Bip à voter’’ est de plus en plus utilisé par des stations radio », fait comprendre Bartholemew Sullivan.
Le principe est simple, deux lignes
téléphoniques sont ouvertes aux auditeurs, par exemple 5555 et 6666. La
radio adresse une question simple et précise aux auditeurs et les invite
à voter. « La question peut être par exemple : avez-vous consommé à
la patate douce à chair orange ? Si OUI laissent un appel manqué sur le
premier numéro et si NON laisser un appel manqué sur le second numéro.
L’animateur à la radio reçoit les votes en temps réel sur un
ordinateur », explique Bartholemew Sullivan.
Il est évident que le potentiel de la
technologie mobile est encore insuffisamment exploité. Malgré
l’enthousiasme grandissant pour le développement des solutions mobiles
pour l’agriculture, des préoccupations essentielles concernant leur
portée, efficacité et durabilité sont à régler. Toujours est-il que la
technologie ne peut pas être un remède à tous les problèmes de
l’agriculture, mais plutôt un outil important qui peut servir grandement
le développement de ce secteur important dans les pays d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique.
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