jeudi 26 décembre 2013

COMBINER DIFFERENTS TIC POUR PLUS D’IMPACT

La question de l’impact des TIC dans la vie des agriculteurs préoccupe beaucoup d’intervenants. Certaines organisations font un pari sur la complémentarité de différents outils TIC pour obtenir un impact durable sur les agriculteurs.
En juin 2013, Radios Rurales Internationales, HarvetPlus et TracFM ont lancé  en Ouganda une série de feuilletons radiophoniques intitulée « Mes enfants ». La série qui combine la nutrition et l’enseignement agricole avec une intrigue divertissante, contribue à sensibiliser les Ougandais sur les carences en vitamine A.
L’objectif est de convaincre les agriculteurs à remplacer les variétés traditionnelles de patate douce à chaire blanche et jaune par une variété plus nutritive, la patate douce à chair orange. La radio incite les agriculteurs à trouver cette variété, la consommer et de partager par sms  leur impression sur le produit.
La carence en vitamine A est un problème majeure de santé publique dans les pays en développement. Cela occasionne plus de 600.000 décès par an chez les enfants de moins de cinq ans. Avec 28% des enfants et 23% des femmes déficients en vitamine A, l’Ouganda fait partie des pays considérés à haut risque. C’est donc une question qui touche grand nombre d’Ougandais particulièrement les ménages paysans.
Avec plus de 80% d’Ougandais qui possèdent un récepteur, la radio est l’outil TIC le plus répandu et le plus populaire en Ouganda. « Pour moi, la radio demeure aujourd’hui l’un des outils TIC les plus efficaces », déclare Bartholemew Sullivan, spécialiste des TIC à Radios rurales internationales. « Mais quand vous faites de la radio, vous parlez à des gens de quelque chose, mais ne savez pas qui ils sont et quelle est leur opinion sur le sujet. Aujourd’hui, l’arrivée du téléphone mobile offre à la radio la possibilité de recueillir un retour immédiat des auditeurs », explique-t-il.
« Le téléphone mobile se présente comme le parfait conjoint de la radio parce qu’il permet aux auditeurs d’interagir en temps réel avec la station», ajoute Bartholemew Sullivan. Il explique qu’il existe plusieurs possibilités de combiner ces outils TIC. « Il y a ce que nous appelons le ‘‘Bip à voter’’. Laisser un appel manqué est quelque chose que tout le monde sait faire. C’est gratuit et habituellement ça signifie quelque chose, ça signifie ‘’je t’ai appelé, je veux que tu me rappelles’’. Le concept du  ‘‘Bip à voter’’ est de plus en plus utilisé par des stations radio », fait comprendre Bartholemew Sullivan.
Le principe est simple, deux lignes téléphoniques sont ouvertes aux auditeurs, par exemple 5555 et 6666. La radio adresse une question simple et précise aux auditeurs et les invite à voter. « La question peut être par exemple : avez-vous consommé à la patate douce à chair orange ? Si OUI laissent un appel manqué sur le premier numéro et si NON laisser un appel manqué sur le second numéro. L’animateur à la radio reçoit les votes en temps réel sur un ordinateur », explique Bartholemew Sullivan.
Il est évident que le potentiel de la technologie mobile est encore insuffisamment exploité. Malgré l’enthousiasme grandissant pour le développement des solutions mobiles pour l’agriculture, des préoccupations essentielles concernant leur portée, efficacité et durabilité sont à régler. Toujours est-il que la technologie ne peut pas être un remède à tous les problèmes de l’agriculture, mais plutôt un outil important qui peut servir grandement le développement de ce secteur important dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

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